La Fondation Fernet-Branca vous invite à découvrir une exposition consacrée à l’œuvre de Jean Messagier, l’un des peintres les plus singuliers et les plus influents de sa génération, à l’univers pictural unique, profondément personnel et intime. Son œuvre est l’une des plus importantes de l’histoire de l’art moderne et de la peinture abstraite de la seconde moitié du XXe siècle. Cette exposition avec plus de cent-dix œuvres retrace son parcours en remontant le temps : à partir de ses dernières œuvres semblant accorder la précellence à la forme parce que s’y cristallise en des achèvements somptueux l’opera de sa vie de peintre, son histoire, ses histoires vers les travaux de ses débuts où se mettent en place les caractéristiques que l’on a retenues de son art portées à la fin des années 60 à cette abstraction absolue qu’il recherchait. Nous n’avons que fait allusion, délibérément, aux œuvres surprenantes des années 70 et 80 qui ont fait l’objet de présentations récentes.


Dans ses achèvements tout s’ordonne, sublimé, dans l’enclos du tableau, de la peinture. Les expériences les plus novatrices, les ruptures formelles, les allers et venues d’un médium à l’autre, de la peinture à la gravure, du dessin à la sculpture, du happening et du spectacle à la poésie, les oscillations entre l’éphémère et ce qui « gèle » le temps dans l’intemporalité de l’oeuvre, tout se « stoppe » dans chaque tableau de cet ultime moment. L’avait-il pressenti lorsqu’il écrit affrontant la face de l’une de ses peintures : « Je suis pris d’une grande peur car c’est la première fois que mon travail est là devant moi dans une pure abstraction et pourtant avec une terrible présence. » En remontant le temps de l’OEuvre-Messagier, on ne « passe pas au long » d’un fleuve tranquille, mais d’une rivière aux humeurs de rapide, parfois paisible, parfois torrentielle. L’OEuvre-Messagier s’est faite de sauts, de ruptures formelles, de reprises brutalisées, bref de batailles entre la forme et le contenu, les signifiants et les signifiés. Comme faire des sculptures de neige et, dans le même temps, des sculptures en bronze ou faire naître, apparaître une figure grossière d’entrelacs, d’arabesques résolument abstraits tracés par une impérieuse gestuelle et pailletés comme une pop painting. Si nous avons délaissé cette période « d’outrances » que furent les années 70 et 80, c’est, comme dit plus haut, parce que les œuvres de cette époque ont été souvent et très bien été montrées. Moquées lors de l’exposition de 1981- 1982 au Grand Palais, elles ont été depuis le début de ce siècle recherchées et louées pour leur audace provocatrice. Il faudrait, peut-être, aujourd’hui, se risquer à les confronter avec les figurations, en vogue depuis les années 80, depuis les expositions, A New Spirit in Painting, à Londres, et Après le clacissisme, à Saint-Étienne. Et tout particulièrement avec celles de la Transavanguardia italienne ! Avec celles de Robert Combas, d’Hervé Di Rosa, de Gérard Gasiorowski ?

*
*    *

Programmation

13 septembre, 19h
Vernissage de l’exposition